L’histoire du Hung-Gar

  • En 1644, les MANDCHOUS déferlèrent sur la CHINE, et la dynastie QING (TSING) remplaça la dynastie MING jusqu’en l’an 1911.

    Les survivants refluèrent vers le sud, loin des bases mandchoues ; traqués sans pitié, les derniers loyalistes ming, parmi lesquels de nombreux notables lettrés, se réfugièrent auprès des communautés religieuses dans les montagnes du sud. L’école SIU LAM (SHAOLIN) était dangereuse pour les nouveaux maîtres de l’empire : les loyalistes Ming s’y réfugiaient et oeuvraient sans cesse à la restauration de la dynastie Ming : « FU MING, FAN QING ».

    Il est nécessaire de savoir que l’empereur des Qing, QUIN LONG, était un politicien intelligent: il forma des groupes de contre-espionnage qui divisèrent les écoles de Kung-Fu en usant de la calomnie, entraînant celles-ci dans des luttes fratricides terribles. Il achevait ainsi ces écoles au fur et à mesure de leur épuisement. Vint, à son tour, l’élimination de l’école Siu Lam.

    L’empereur Quin Long savait que les loyalistes Ming s’y réfugiaient. Il ordonna à ses troupes d’attaquer sauvagement et de détruire le temple Siu Lam construit sur le Mont SHAO SHI dans la chaîne de SHONG SAN de la province de HUNAN (Sud). Ainsi l’Étoile de Arts Martiaux fut rayés de l’histoire, treize siècles après la venue au temple de BODHIDARMA, en provenance de l’Inde.

  • Le temple de Siu Lam a été détruit au début du 18ème siècle, en 1730 environ. Le dernier dirigeant était le moine CHEE SIN. Chee Sin a été trahi par ses frères et finalement tué par son frère PAK MEI TAO DZAN, l’homme aux sourcils blancs.

    Parmi les disciples de Chee Sin, cinq ont pu échapper au massacre des troupes Qing ; il s’agit de : HUNG HY QUAN, LAU SANG, CHOY FOUK, LY DZAU SAN et MOK TSING KIU. Ils se réfugièrent dans le sud, encore favorable aux Ming. Pour restaurer l’école Siu Lam, et par précaution, ces cinq moines fondèrent d’un commun accord cinq nouvelles écoles portant leur nom de famille : HUNG GAR KUEN, LAU GAR KUEN. CHOY GAR KUEN, LY GAR KUEN et MOK GAR KUEN.

    On considère que l’ancien style Siu Lam est contenu dans l’enseignement rassemblé de ces cinq écoles. Ces cinq moines sont à l’origine de ce que l’on nomma plus tard « les cinq grandes familles des arts martiaux » : « MOU LAM UNG TAI MING GAR ».

    Dans ces cinq familles, le Hung-Gar est le style majeur. Fort des ses techniques et d’un esprit patriotique, Hung Hy Quan, d’une part, enseignait le Hung-Gar, et d’autre part, organisait la résistance à la dynastie Qing. Finalement, il ne put échapper au massacre et fut tué par l’homme aux sourcils blancs, Pak Mei, traitre de Siu Lam.

  • Pendant la résistance, Hung Hy Quan, fut admiré par ces compatriotes pour sa fidélité, sa fraternité, sa loyauté et sa vertu. Plus tard, les loyalistes le choisirent pour transmettre les connaissances supérieures de leurs écoles.

    Hung Hy Quan mourut jeune, et n’eut pas tout le temps nécessaire pour enseigner complètement son style à ses disciples. Cependant, avant sa mort, il transcrit en un livre d’or de l’école, toutes les méthodes de travail, ainsi transmises à son fils adoptif HUANG MAN TINH. Ces méthodes comprennent une centaine de Kuen (mains nues et armes blanches) faisant la grande richesse du petit style Hung Gar.

    Beaucoup pensent que le grand style et le petit style sont mêmes ; mais bien que leur racine soit la même, la branche est différente.

    Néanmoins, Hung Hy Quan est toujours honoré comme fondateur du Hung Gar. On ne parle jamais de Hung Man Tinh, son fils adoptif qui a été autorisé par le fondateur à enseigner et généraliser le petit style après sa mort. L’histoire du petit style manque encore beaucoup de détails et d’éclaircissements jusqu’à nos jours.

Ce résumé a été écrit à Lyon (France) par Maître VANG NGOC HA, disciple de Maître HOANG VAN HOA,
Président fondateur de l’Union Internationale Siu Lam Hung-Gar Kung-Fu au printemps de l’année de la chèvre 1991.